Dans un secteur où la parole donnée vaut tous les écrits et tous les engagements, on ne peut qu'être sidéré de constater que le dossier « pénibilité » donne lieu à mensonge d'un certain nombre d'acteurs !
Comment croire en des responsables politiques qui prennent l'engagement en juillet de repousser d'un an l'entrée en vigueur des six facteurs de pénibilité, pour en permettre l'adaptation essentiellement à notre secteur, et qui signent et publient des décrets en catimini trois mois plus tard ?
Quelle cohérence, alors que le gouvernement déclarait au Sénat vouloir profiter de l'année 2015 pour rendre applicable le compte pénibilité aux PME du BTP car la fiche dite de prévention de la pénibilité paraissait impraticable ?
Comment ne pas relever la duperie des syndicats qui, sous couvert de progrès social, poussent à la mise en œuvre d'un dispositif qui incitera les entreprises à externaliser leur main-d'œuvre et à se tourner vers les faux auto-entrepreneurs et le détachement des travailleurs étrangers, sans contrôle des heures travaillées, sans obligation de formation, sans toutes les homologations exigées pour nos compagnons ?
Quel progrès social si nos effectifs se réduisent de moitié et si nos CFA ferment, faute d'entreprises accueillant les apprentis !
Loin de ces positions dogmatiques, j'en appelle à la lucidité et à la cohérence qui, seules, permettront de surmonter la crise et de retrouver le chemin de la croissance et de l'emploi.
Jacques Chanut
Président de la Fédération
Française du Bâtiment